Nous passons en moyenne près du tiers de notre vie à dormir. Certains, pourtant, dorment moins: 20 % des adultes se plaignent d’insomnie au sens médical, c’est-à-dire qu’ils ont, depuis un mois ou plus, du mal à s’endormir ou à rester endormi au moins trois nuits par semaine, et que cela retentit sur le lendemain. Parmi eux, la moitié a recours aux hypnotiques. Le point avec votre DailyPharma.
La consommation de médicaments a diminué, mais ils apparaissent encore trop souvent comme l’unique solution à l’insomnie, même s’ils ne sont pas dénués d’effets secondaires: dépendance, rebond à l’arrêt du traitement, troubles de la mémoire, etc.
Parmi les causes majeures de l’insomnie chronique se trouvent la dépression et l’anxiété. On a longtemps considéré l’insomnie, présente dans 80 % des dépressions, comme un signe de celle-ci. Or elle la précède souvent et pourrait en être un facteur de risque.
À l’inverse, les insomniaques traités ont un risque de dépression de 30 à 40 % inférieur aux autres.
Le traitement de la dépression ou de l’anxiété améliore et parfois supprime l’insomnie. Sinon, les médecins privilégient actuellement les thérapies cognitives et comportementales.
L’hygiène du sommeil est importante: Respecter des horaires réguliers de sommeil ; dormir sur une bonne literie, dans une chambre sans ordinateur ni télévision, réservée au repos, dans le noir et le silence, à température modérée ; éviter les siestes, surtout en fin de journée, et le soir la caféine, l’alcool, la nicotine, le sport et les dîners copieux ou riches en glucides (pâtes, sucres…) ; prendre le matin les médicaments qui perturbent le sommeil comme les bêtabloquants ; bien s’exposer à la lumière du jour ; avoir une activité physique régulière.
La dépression se traduit par des réveils précoces, les troubles anxieux plutôt par des difficultés d’endormissement. Ces décalages, dus à une sécrétion trop précoce ou tardive de mélatonine, l’hormone cérébrale qui induit le sommeil, peuvent être traités au moyen de lampes spéciales.
Quand la mélatonine est sécrétée trop tôt, on expose les patients à une forte lumière vers 21 heures pour retarder peu à peu cette sécrétion.
Une luminothérapie matinale, vers 7 ou 8 heures, permettra, à l’inverse, de l’avancer. Cette technique est très utilisée dans des insomnies chroniques par avance ou retard de phase dues à un décalage de l’horloge interne. La chronothérapie est réservée aux décalages majeurs, de plus en plus fréquents chez les adolescents rivés le soir à leur ordinateur et qui ne s’endorment pas avant 3 heures du matin.
Une cause organique (douleur, prostate, diabète, asthme, thyroïde…), qu’il faut d’abord identifier et soigner, serait en cause dans 30 à 40 % des insomnies chroniques. Fréquentes chez l’obèse, les apnées fragmentent le sommeil et doivent être traitées, surtout en raison des complications cardio-vasculaires. Le syndrome des jambes sans repos, à prédominance féminine, se traduit par des impatiences insupportables qui surviennent seulement le soir ou la nuit et ne se calment qu’en marchant. Il est désormais mieux traité par un apport en fer et de petites doses de dopamine.
Au-delà de ces causes, le bruit, la lumière et les contraintes sociales sont de grands pourvoyeurs de troubles du sommeil….
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