Les antioxydants sont passionnants, mais ils sont caractériels. Tout le monde les connaît, les fabricants les mettent en avant dans leurs gammes, on sait vaguement ce que ça fait… en théorie… ça empêche l’oxydation… oui mais encore…. Et sur la peau, ça fait quoi exactement? Le point avec votre DailyPharma.
Avant toute chose, sachez que les antioxydants sont des composés universels et incontournables. Cela signifie pas de distinction entre la peau grasse, sèche, jeune, âgée.
Les antioxydants sont des molécules « barrières » avant tout. Ils ne sont pas des actifs comme le rétinol, les acides de fruits…
Les anti-oxydants sont ce qu’on appelle « des molécules réductrices ».
Leur rôle principal est précieux, car elle stop ou minimise l’oxydation des cellules.
Elles vont donc empêcher les molécules destructrices appelées « radicaux libres » de créer le fameux « stress oxydatif » qui endommage les cellules, avec des dommages irréversibles et visibles à long terme sur la peau.
Tout commence par le fameux « stress oxydatif ». L’oxydation des cellules est un processus normal qui découle de la vie de la cellule et de sa consommation en oxygène. Cette oxydation crée des « radicaux libres » qui vont attaquer les cellules, mais cela ne pose aucun souci en situation normale (peau non agressée extérieurement), car les cellules sont capables de se « détoxifier » via un système de défense naturel (essentiellement des enzymes et des vitamines).
On arrive à une situation de « stress oxydant » problématique quand la production de radicaux libres dépasse les capacités de défense des cellules.
Les cellules sont submergées et sont détériorées par les radicaux libres en surnombre (qui ont de plus une fâcheuse tendance à oxyder les cellules en cascade). Un cercle vicieux donc.
Rappelons de manière basique qu’un radical libre est une molécule qui a un nombre d’électron impair, parce qu’il en a perdu (ou récupéré) un. Cela créé donc un déséquilibre de la molécule, qui va alors devenir oxydante pour les cellules (et donc nocive).
L’oxydation générée par les radicaux libres n’est pas un souci dès lors que cela reste dans le processus naturel de vie de la cellules (en interne donc), car leur action versus les défenses naturelles reste équilibrée.
Mais il va en devenir un quand la peau est agressée (en externe). Les radicaux libres en surnombre vont se multiplier, créant un cercle vicieux d’oxydation. Ces agressions, contrairement aux processus naturels internes sont essentiellement de type extrême (exposition aux UV, radiothérapie, inflammation).
Dans la vie de tous les jours, la première cause de création de radicaux libres est donc l’exposition aux UV.
Quand vous pensez qu’un coup de soleil disparaît sans conséquence au bout de quelques jours, au niveau interne, cela n’est pas aussi anodin. Car une fois votre coup de soleil passé, les radicaux libres créés eux ne vont pas disparaître bien au contraire. Ils vont continuer à oxyder les cellules puis avoir à long terme des conséquences cette fois visibles sur la peau en dégradant le collagène, mais aussi ses lipides essentiels.
En prévention ils vont éviter le débat de se former et en même temps booster l’efficacité d’une protection solaire.
Dans un autre registre, un bon antioxydant empêche aussi l’oxydation du sébum sur une peau grasse et minimise donc les imperfections et complications infectieuses.
Pour qu’un actif soit un bon antioxydant, il ne suffit pas qu’il soit riche en vitamines ou en polyphenols (les molécules les plus couramment évoquées dans le domaine des antioxydants).
Il faut surtout qu’il ait une bonne combinaison, une bonne stabilité et une bonne pénétration.
Ainsi le Tocopheryl acetate, combinaison de Tocopherol et d’acide acetique est un antioxydant performant pour la peau, quand son équivalent Tocopherol simple ne l’est pas, à dose égale de Vitamine E.
Ne pensez donc pas faire une cure d’antioxydants en vous tartinant le visage d’agrumes frais juste cueillis, cela ne fonctionne pas. De même, ce n’est parce que certaines plantes sont très riches en vitamine C ou E qu’ils seront les meilleurs antioxydants.
Par ailleurs, un antioxydant mal dosé ou mal stabilisé devient souvent pro oxydant, il va donc lui même devenir un facteur d’oxydation redoutable et aura pire que pas d’action, une action inverse.
La vitamine C sera un antioxydant plus performant avec d’autres actifs comme le madécassoside, l’acide férulique, la rutine….
Voilà aussi pourquoi en cosmétique les actifs antioxydants sont quasiment toujours à base d’ingrédients naturels (Thé vert, dérivé de romarin et Tocopheryl acetate ou Vitamine E pour les plus communs).
L’Oxygen Radical Absorbance Capacity ou ORAC est une mesure objective pour évaluer la capacité d’un actif à absorber les radicaux libres. Tout comme le SPF permet d’évaluer la capacité de protection des filtres solaires, l’ORAC permet d’évaluer la capacité antioxydante d’un ingrédient.
Devrait-il être mentionné de façon standardisée tout produit qui se prétend antioxydant ?
Alors qu’on s’interroge toujours sur l’efficacité réelle des molécules antirides qui inondent le marché, les antioxydants eux, ont une vraie action protectrice prouvée sur la peau.
En interne, on consomme beaucoup de fruits et légumes frais. A ce propos, une étude internationale a récemment révélé que les fruits et légumes bio contiennent de 18 à 69% plus d’antioxydants que leur équivalents en agriculture conventionnelle.
Côté cosmétique, un soin antioxydant s’utilise toujours en prévention, car comme évoqué précédemment, c’est avant tout un agent réducteur, qui doit déjà être en place quand l’agression a lieu.
Le bon geste, c’est donc d’utiliser un soin antioxydant sous sa crème pour en booster l’efficacité protectrice.
Quel que soit votre type de peau ou votre âge, les antioxydants sont des ingrédients incontournables pour la beauté de la peau.